Zarco : « Peu importe le talent du pilote, ce n’est plus suffisant pour faire la différence »


Le pilote français Johann Zarco connaît une seconde jeunesse en 2025. Après un début de saison solide en MotoGP (5ᵉ au classement avec 25 points) et des progrès notables de Honda, il s’est confié sur son passage de Ducati à Honda, l’évolution du championnat et sa vision du futur.

« Il y a eu des moments difficiles en 2024, mais… »

Malgré les épreuves de l’année précédente, Zarco ne regrette pas son choix de rejoindre Honda :

« Bien sûr qu’il y a eu des moments difficiles l’an dernier… Je pense au GP de Barcelone et à Mugello, où je suis resté hors des points. Ce n’était pas une bonne période. Mais gagner les Huit Heures de Suzuka a été bénéfique. Ce lien avec Honda m’a permis de me repositionner et cela m’a vraiment fait du bien. »

Il souligne aussi les évolutions majeures en MotoGP depuis son arrivée en 2017 :

« Je dirais que la performance des motos a progressé, mais aussi l’importance du travail des ingénieurs. Aujourd’hui, peu importe le talent d’un pilote, ce n’est plus suffisant pour faire la différence. »

Zarco reconnaît qu’il doit s’adapter à cette nouvelle ère :

« Je réalise que je dois ouvrir de nouvelles portes. Je peux encore m’appuyer sur mes qualités qui m’ont permis de gagner, mais je dois en développer d’autres pour entrer dans la zone de performance des motos actuelles. Elles ont évolué, les pneus aussi… Aujourd’hui, on peut tester des choses qui étaient impensables avant, ce qui oblige à repenser la façon de piloter. Il faut adopter de nouvelles croyances. »

L’impact médiatique grandissant du MotoGP

Avec l’introduction des courses sprint et la montée en puissance des sponsors, l’exposition médiatique des pilotes s’est intensifiée. Une évolution que Zarco accueille sans souci :

« Je ne vais pas me plaindre de ça. Même si je ne cherche pas la célébrité, cette exposition est bénéfique car une carrière est limitée dans le temps. Ça nous met en avant et ça nous rapproche des sponsors. Je ne suis pas le plus actif sur les réseaux sociaux, mais je sais que mes partenaires apprécient ce que je partage. C’est aussi pour ça qu’ils restent fidèles. »

« J’ai fait des choses en Moto2 qui me surprennent aujourd’hui »

Zarco ne regrette pas son parcours, mais admet que certaines décisions auraient pu être différentes :

« Non, car on évolue avec le championnat. Prenons l’exemple des sprints : au final, c’est génial. Quand tu es affûté et que tu peux tout donner, tu te sens comme un super-héros. Ces changements permettent d’apprendre et d’évoluer… Même dans mes entraînements avec la CBR, ça m’aide à progresser. »

S’il pouvait revenir en arrière, il modifierait certains choix :

« Il y a des choses que j’ai faites en 125cc ou en Moto2 qui me surprennent aujourd’hui… Par exemple, mon problème mécanique à Misano en 125cc, quand j’ai tenté d’arrêter Terol avec la main, je ne referais jamais ça. »

Il revient aussi sur ses débuts en MotoGP et les difficultés rencontrées :

« Peut-être que j’aurais dû être plus mature pour mieux gérer mon arrivée en MotoGP. Peut-être que j’aurais pu rejoindre le team Repsol Honda. J’aurais aussi pu mieux gérer mon passage chez KTM, même si j’ai essayé avec Jean-Michel Bayle. À l’époque, j’avais du mal à développer mes compétences… Il y a certainement beaucoup de choses que je ferais autrement aujourd’hui. »

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