Honda Racing Corporation (HRC) continue de restructurer son équipe technique pour retrouver le chemin de la victoire en MotoGP. Parmi les nouvelles recrues figure Romano Albesiano, ancien directeur technique d'Aprilia, qui occupe désormais le même poste chez Honda. Après des essais intensifs à Sepang, l’ingénieur italien est à Buriram pour les derniers tests de pré-saison avant le premier Grand Prix de l’année en Thaïlande. Dans une interview, il est revenu sur son arrivée chez Honda et le travail réalisé durant l’hiver.
Une approche européenne pour Honda
Dès son arrivée chez HRC, Albesiano s'attendait à intégrer une structure de premier plan, ce qui a été confirmé. « Honda et Aprilia représentent deux cultures très différentes : la japonaise et l’italienne. Les deux ont des points forts indéniables. Chez Honda, il y a déjà de nombreux ingénieurs européens, mais c'est probablement la première fois qu'un Européen occupe un poste aussi important dans la prise de décisions. C’est une étape clé, et je fais tout mon possible pour en faire un succès », explique-t-il.
Depuis plusieurs mois, l’Italien se concentre sur l’analyse des points forts et faibles du projet MotoGP de Honda. Il se montre optimiste quant aux progrès réalisés : « J’ai trouvé une base technique de très haut niveau. Il y a encore des lacunes à combler, mais la qualité du projet est bien supérieure aux résultats obtenus l’an dernier. Nous devons juste assembler les éléments de la meilleure manière pour progresser. »
Un moteur à faire évoluer sans révolutionner la philosophie Honda
Le moteur reste le principal problème de la Honda RC213V. Malgré des améliorations, il ne parvient pas encore à rivaliser avec la concurrence. Pour Albesiano, Honda doit adopter un « état d'esprit plus déterminé, prendre quelques risques, adopter une approche un peu plus ‘garibaldienne’, plus européenne ». Toutefois, il ne juge pas nécessaire de tout révolutionner : « Une entreprise qui a autant gagné et qui possède une tradition aussi récente en MotoGP n’a pas besoin d’un bouleversement total. Ce projet doit être amélioré dans certains domaines, mais je suis optimiste sur le moyen terme. »
L'ingénieur revient également sur l’impact de la blessure de Marc Márquez en 2020. Selon lui, cela n’a pas fait perdre le cap à Honda, mais a perturbé des équilibres déjà fragiles : « Ce sont plutôt des erreurs successives qui ont conduit à cette situation, mais rien d'irréversible ou de dramatique. »
Anticiper 2027 et la prochaine génération de MotoGP
Si Honda se concentre sur 2025, l’équipe prépare déjà l’avenir avec les changements réglementaires de 2027. « Ce sera un immense défi technique. Il ne s'agira pas d'une simple évolution du projet actuel, mais d'un concept totalement nouveau. Cela représente un défi passionnant pour l’ingénierie, où la capacité de simulation jouera un rôle clé. Ceux qui auront les meilleurs outils et la plus grande clairvoyance en la matière auront un net avantage », conclut Albesiano.
Avec cette nouvelle approche et un leadership technique renforcé, Honda espère rapidement retrouver une machine capable de se battre pour la victoire en MotoGP.
