Alpine, la marque sportive de Renault en Formule 1, a récemment annoncé une décision qui marquera un tournant dans son avenir : l'abandon du programme moteur de Renault à partir de 2025. Selon Luca De Meo, PDG du groupe Renault, cette décision était cruciale pour éviter un effondrement total de l'équipe d'ici deux ans. Une réorientation stratégique rendue nécessaire par des pertes financières importantes et une baisse de compétitivité.
Une décision inévitable pour sauver Alpine
Depuis son arrivée à la tête du groupe Renault en 2020, Luca De Meo a hérité d'une situation complexe pour Alpine en Formule 1. Le PDG a révélé que l'équipe perdait environ 40 millions d'euros par jour. Un chiffre alarmant qui a fortement pesé dans la balance lors de la décision d'abandonner le programme de développement de moteurs F1 au-delà de 2025.
La Formule 1, qui subira un nouveau remaniement de ses règlements en 2026, oblige les équipes à se préparer à des changements technologiques coûteux et à repenser leurs stratégies. Alpine a décidé de ne plus être un constructeur de moteurs en Formule 1 à partir de cette date, ce qui signifie qu'elle redeviendra une équipe cliente en adoptant les moteurs Mercedes. Ce choix marque la fin de l'héritage des moteurs Renault en F1, mais il pourrait aussi sauver l'avenir de l'écurie.
"Nous sommes dans une spirale descendante depuis trois saisons maintenant. Encore deux années comme ça, et le projet s'effondrerait complètement. Il fallait faire quelque chose pour changer cela", a déclaré Luca De Meo.
Perte de sponsors et résultats décevants
L'un des facteurs clés de cette décision réside dans la baisse de revenus issus des sponsors. Alpine, autrefois compétitive, a chuté à la neuvième place au classement des constructeurs en 2023, un niveau qui a directement affecté les revenus de l'écurie. Les contre-performances de l'équipe ont engendré des pertes de bonus, et les sponsors se sont progressivement éloignés.
"Nous perdons des bonus et des sponsors à cause de nos résultats. Nous sommes ridicules avec des 16e et 17e places. Nous ne sommes nulle part", a admis De Meo.
Pour redresser la barre, des décisions stratégiques ont été prises, notamment en vue de la réorganisation complète de l'équipe avant l'introduction des nouvelles réglementations en 2026. Luca De Meo a insisté sur le fait que l'objectif était de réorienter le projet Alpine pour gagner à nouveau et non simplement pour survivre.
Pas de vente prévue pour Alpine
Malgré les rumeurs persistantes autour d'une éventuelle vente de l'écurie Alpine, De Meo a formellement démenti ces spéculations. Certaines voix affirmaient que l'arrivée de Flavio Briatore, ancien patron de l'équipe, avait pour objectif de préparer la vente d'Alpine. Cependant, le PDG a expliqué que l'implication de Briatore visait à revitaliser le projet et non à le vendre.
"J'ai lu que Briatore devait reconditionner le projet pour ensuite vendre l'équipe, mais c'est complètement faux. Je ne l'ai pas ramené pour sortir de la Formule 1. Être en F1 est essentiel pour la marque Alpine", a-t-il précisé.
Luca De Meo a également souligné que de nombreux investisseurs potentiels cherchent à acheter des équipes de F1, mais qu'il n'était pas question de vendre Alpine. En effet, il est conscient que la valeur des écuries F1 va augmenter significativement après 2026, avec des équipes valant entre trois à cinq milliards d'euros.
"Je ne vendrai pas, je ne suis pas stupide. Être en F1 est essentiel pour la crédibilité de la marque Alpine auprès des fans de sport automobile. Nous n'avons pas besoin d'argent", a-t-il conclu.
Un avenir à construire pour Alpine
En somme, Luca De Meo a pris des mesures drastiques mais nécessaires pour sauver Alpine de l'effondrement. En se tournant vers des moteurs Mercedes à partir de 2026, Alpine pourra concentrer ses efforts sur d'autres aspects de la compétitivité, tout en assurant sa présence continue en Formule 1. Avec des réformes en cours au sein de l'équipe, notamment sous la direction de Briatore, Alpine cherche à rebondir et retrouver les sommets de la F1.
L'avenir d'Alpine en Formule 1 reste incertain, mais la marque semble déterminée à s'adapter aux défis qui l'attendent pour rester un acteur incontournable de l'élite du sport automobile.