Après un vendredi prometteur où Ferrari semblait être dans la course pour la pole position, la journée de samedi au Grand Prix de Singapour a tourné au cauchemar pour l'écurie italienne. Aucun de ses pilotes n'a réussi à passer au-delà de la cinquième ligne de la grille, terminant respectivement 9e et 10e en qualifications. Cela a été en grande partie dû à l'accident de Carlos Sainz lors de son premier tour en Q3, ainsi qu'à une série de problèmes techniques rencontrés par Charles Leclerc.
L'incident de Sainz et la chute de Leclerc en Q3
L’accident de Carlos Sainz a déclenché un drapeau rouge, forçant tous les pilotes à retourner aux stands. C’est à partir de ce moment que les espoirs de Charles Leclerc pour une bonne performance en Q3 ont commencé à s'effondrer. Avec encore huit minutes au chronomètre, les pilotes n’ont pas immédiatement repris la piste, car il était quasi impossible de réaliser deux tentatives dans ce laps de temps. Ils ont donc attendu le moment idéal pour jouer toutes leurs chances sur un seul tour rapide.
Cependant, à environ sept minutes de la fin de la session, un certain stress a commencé à se faire sentir dans le stand Ferrari, toutes les attentions étant concentrées sur le pneu avant gauche de la voiture de Leclerc. Un problème avec la manta thermique (la couverture chauffante des pneus) a été détecté. Après plusieurs tentatives pour reconnecter le câble d'alimentation sans succès, la solution la plus rapide et efficace a été de remplacer le câble défectueux.
Un pneu mal préparé et un déséquilibre difficile à gérer
Le temps pressait et Ferrari a dû envoyer Charles Leclerc en piste sans que le pneu avant gauche ait atteint la bonne température. Cela a immédiatement créé un déséquilibre dans le comportement de la voiture, une situation extrêmement difficile à gérer pour un pilote, comme l’a expliqué Leclerc après les qualifications. En effet, il a mentionné à la radio que son volant montrait une différence de température de 10°C en dessous de la valeur optimale pour son pneu avant gauche, ce qui rendait la voiture instable.
Une gestion en piste compliquée
Le problème de la couverture chauffante n'était cependant qu'une partie des difficultés rencontrées. McLaren, par exemple, a pris la décision de sortir ses pilotes très tôt en piste pour éviter tout risque. Bien que Leclerc ne soit pas le dernier à sortir des stands (il était le cinquième, derrière Oscar Piastri, Lando Norris, Nico Hulkenberg et Fernando Alonso), il a perdu du temps précieux dans la voie des stands. Pendant ce temps, les pilotes Mercedes, Max Verstappen et Yuki Tsunoda ont choisi d'attendre plus longtemps dans leurs stands respectifs, ce qui leur a permis de conserver leurs pneus plus chauds.
Cette attente a joué un rôle crucial dans la contre-performance de Leclerc, car il a pris environ 15 secondes de plus pour atteindre le virage 7 lors de sa deuxième tentative par rapport à son précédent tour. Cela a entraîné un manque de rythme qui l'a empêché de chauffer correctement son pneu avant gauche, particulièrement important à Singapour, un circuit avec peu de virages rapides où la génération de chaleur dans les pneus est essentielle.
Une course difficile, mais une belle remontée
En fin de compte, Charles Leclerc a dû se contenter d'une 9e place sur la grille de départ pour la course du dimanche. Cependant, grâce à une stratégie intelligente de Ferrari et un pilotage solide, il a réussi à limiter les dégâts en terminant à une impressionnante 5e place, juste derrière George Russell, avec seulement 1,3 seconde de retard.
Bien que le podium soit resté hors de portée, il est difficile de ne pas se demander si Leclerc aurait pu lutter pour une place sur le podium si tout s'était déroulé sans accroc en Q3. Ce qui est certain, c'est que la Ferrari SF-24 avait montré un bon rythme tout au long du week-end, mais les circonstances en ont décidé autrement.
Le week-end à Singapour a donc laissé un goût amer chez Ferrari, mais avec des leçons à tirer pour les prochaines courses.